JERASH : L’ANTIQUE CITE GRECO ROMAINE DE GERASA
Jour 7 ( lundi 10 novembre 2008 - AMMAN / JERASH / MER MORTE / AMMAN)
Petit déjeuner et départ pour la visite de Jerash, ce
site remarquablement préservé fut un important
carrefour d’échanges commerciaux. Thermes,
théâtres, temples, arc de triomphe, forum
témoignent de la grandeur et de la majesté de
l’ancienne cité romaine….Déjeuner. En début
d’après-midi, départ vers la Mer Morte, située à
400m en dessous du niveau de la mer, la salinité
est telle que l’on peut flotter dans ses eaux sans
effort. Les sels et la boue de la Mer Morte sont
reconnus dans le monde entier pour leurs
propriétés thérapeutiques. Temps libre pour la
baignade et détente. Retour vers Amman. Dîner et
logement.
Jerash en bref :
Mais, ruines pour ruines, mieux vaut quitter Amman pour aller admirer celles de Jerash (à 50 km au nord d’Amman), de loin beaucoup plus spectaculaires, mieux conservées et mieux restaurées. Aussi lui avons-nous consacré une page spéciale (suite…visiter Jerash).
Après Petra, Jerash est la deuxième destination touristique de Jordanie. Jerash est le site de l’antique Gerasa, une ville grecque qui a connue son apogée sous l’occupation romaine, fut abandonnée vers le XII° siècle et est restée dissimulée sous le sable pendant plusieurs siècles avant d'être redécouverte, permettant à ses ruines d’être miraculeusement conservées. Admirablement restaurées, celles-ci font de Jerash le site gréco-romain le plus spectaculaire de Jordanie et un des mieux conservé au monde.
Histoire de Jerash
Occupé depuis le néolithique, le site a été fondé à l’époque hellénistique d’Alexandre le Grand par des vétérans de son armée, qui, selon la légende, l’aurait nommé Gerasa (cité des Gérontes).
Les premiers vestiges remontent au II° siècle avant J.C, c'est-à-dire à la période des Séleucides (des descendants d’Alexandre, maîtres de la Syrie). Soumise un temps à la pression des Nabatéens puis des Juifs, Gerasa va se remanier grâce à la conquête romaine. En 63 avant J.C, vaincue par Pompée, la ville tombe aux mains des Romains et deviendra, avec la Confédération de la Décapole, l'une des dix principales cités de l'empire. Puis, en 106 après J.C, l’empereur romain Trajan crée la Province Romaine d’Arabie et conquiert le royaume nabatéen de Petra. Jerash se développe alors grâce à son commerce et son agriculture méditerranéenne et va connaître son apogée au II° siècle, sous l’empereur Hadrien qui séjournera à Jerash en 129, entreprendra de nouvelles constructions (comme la porte sud, l’arc de triomphe ou le temple d’Artémis qui lui donneront son aspect actuel) et fera de Jerash la deuxième ville de la province.
L’essor du christianisme, à partir du IV° siècle, va initier un nouvel élan pour la ville de Jerash avec la construction d’églises et la création, au VI° siècle, sous l’empereur Justinien, d’un grand ensemble qui regroupe une cathédrale et des églises (Saint Côme et Damien, Saint Jean-Baptiste, Saint Georges et Saint Théodore) à proximité du temple d’Artémis.
Le déclin de Jerash commence avec les invasions Perse et arabe et sous les Omeyyades, se poursuit avec les tremblements de terre du VIII° siècle et s’achève au XII° siècle, à la fin des croisades, avec l’abandon progressif de la ville qui, en ruine, sera ensevelie sous le sable des siècles durant, préservée des outrages du temps.
Visite
Après Petra, Jerash est la deuxième destination touristique de Jordanie. Jerash est le site de l’antique Gerasa, une ville grecque qui a connue son apogée sous l’occupation romaine, fut abandonnée vers le XII° siècle et est restée dissimulée sous le sable pendant plusieurs siècles avant d'être redécouverte, permettant à ses ruines d’être miraculeusement conservées. Admirablement restaurées, celles-ci font de Jerash le site gréco-romain le plus spectaculaire de Jordanie et un des mieux conservé au monde.
Cliquez dessus pour agrandir les photos
Photos D & P Mariottini
Le Temple de Zeus
Mur de scène du Théâtre Sièges du Théâtre Sud
La Porte Sud
La Place Ovale
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La Place Ovale et le temple de Zeus. Passé l’arc de triomphe d’Hadrien et l’hippodrome, on accède à la Porte Sud qui date de l’an 13 et qui mène à la Place Ovale construite entre le I° et le II° siècle de notre ère. De la place, un escalier monumental conduit à la colline du Temple de Zeus. De la terrasse de ce temple imposant daté du I° siècle (et le plus ancien de Jerash), la vue sur la Place Ovale est admirable.
Le Théâtre sud et le Cardo Maximus. A coté, est situé le Théâtre Sud aux colonnes corinthiennes, lui aussi du I° siècle (et le plus ancien des deux théâtres). Redescendu sur la Place Ovale, on emprunte le Cardo Maximus (le cardo est l’axe nord-sud des villes romaines), une large avenue de presque un km de long, revêtue de ses pavés d’origine et bordée de colonnades, de type corinthien (chapiteau orné de feuilles d’acanthe) au départ puis ionique (chapiteau orné de deux volutes). En remontant le Cardo Maximus, on peut voir, à gauche, les restes du Macellum, le marché de la ville qui date du I° siècle, avant d’arriver au Tétrapyle Sud (un tétrapyle est un ensemble de 4 colonnes placé aux carrefours des villes romaines), dont ne subsiste que la base mais qui marque, selon l’architecture romaine de l’époque, le croisement avec le premier Decumanus (axe est-ouest des villes romaines).Les propylées et les temples de Dionysos et d’Artémis. Suivant toujours le Cardo on passe devant les Propylées du Temple de Dyonisos (un propylée est une entrée avec frontons sur colonnes), puis devant un Nymphée (fontaine de nymphes) du II° siècle pour arriver au Propylée du Temple d’Artémis. On peut aussi arriver au Temple d’Artémis par un chemin qui part, plus au nord, du Théâtre Nord (siège du Sénat au II° siècle). A partir du propylée du Temple d’Artémis, un escalier monumental conduit à un immense téménos de 10.000 m2 (un téménos est une enceinte sacrée dans laquelle est situé un temple romain). Le téménos du Temple d’Artémis, long de 120 m et bordé au sud d’une double rangée de colonnes, ainsi que le temple lui-même, orné de ses colonnes corinthiennes visibles de tout le site, font du Temple d’Artémis, le plus bel édifice de Jerash. Construit au milieu du II° siècle de notre ère, le temple d’Artémis deviendra le temple principal de la ville.
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Bon à savoir :

Plan de Jerash - Colonne Corinthienne - Colonne Corinthienne - FEUILLE D'ACANTHE
Version imprimable du plan du site (pdf)

l'Arc d'Hadrien - l'amphithéatre / hypodrome
L'Arc d'Hadrien. c'est celui que l'on voit lorsque on débarque du bus.

La Place Ovale (forum) et le temple de Zeus. Passé l’arc de triomphe d’Hadrien et l’hippodrome, on accède à la Porte Sud qui date de l’an 13 et qui mène à la Place Ovale construite entre le I° et le II° siècle de notre ère. De la place, un escalier monumental conduit à la colline du Temple de Zeus. De la terrasse de ce temple imposant daté du I° siècle (et le plus ancien de Jerash), la vue sur la Place Ovale est admirable.

Le forum - aufond : les colonnes du temple de Zeus
Le forum (1° sciècle) est une place ovale. (80x90 m).

Théâtre Sud aux colonnes corinthiennes, lui aussi du I° siècle (construit sous l'empereur Domitien, c'est le plus ancien des deux théâtres). Il pouvait contenenir 5000 spectateurs.

Ci contre : Fragment d'une incription grecque
Redescendu sur la Place Ovale, on emprunte le Cardo Maximus (le cardo est l’axe nord-sud des villes romaines), une large avenue de presque un km de long, revêtue de ses pavés d’origine et bordée de colonnades, de type corinthien (chapiteau orné de feuilles d’acanthe) au départ puis ionique (chapiteau orné de deux volutes).




Le téménos du Temple d’Artémis, long de 120 m et bordé au sud d’une double rangée de colonnes, ainsi que le temple lui-même, orné de ses colonnes corinthiennes visibles de tout le site, font du Temple d’Artémis, le plus bel édifice de Jerash. Construit au milieu du II° siècle de notre ère, le temple d’Artémis deviendra le temple principal de la ville.

Les églises byzantines.(ci-dessous) A proximité du temple d’Artémis se trouve un ensemble de trois églises qui datent du VI° siècle mais dont il ne reste que les fondations : il s’agit de Saint Côme et Damien, Saint Jean-Baptiste et Saint Georges. L’église de Saint Côme et Damien possède au sol de très belles mosaïques (médaillons d’animaux). Plus bas, on aperçoit les ruines de l’église Saint Théodore (qui date de 494) qui est reliée à la cour de la Cathédrale (a peine identifiable) par deux escaliers.



Suivant toujours le Cardo on passe devant les Propylées du Temple de Dyonisos (un propylée est une entrée avec frontons sur colonnes), puis devant un Nymphée (fontaine de nymphes) du II° siècle pour arriver au Propylée du Temple d’Artémis.

Propylée du Temple d’Artémis.- le Nympheum (2° s)- Cathédrale
Vue de l'aspect de l'ensemble Nympheum et temple d'Artemis à l'époque.

En remontant le Cardo Maximus, on peut voir, à gauche, les restes du Macellum, le marché de la ville qui date du I° siècle, avant d’arriver au Tétrapyle Sud (un tétrapyle est un ensemble de 4 colonnes placé aux carrefours des villes romaines), dont ne subsiste que la base mais qui marque, selon l’architecture romaine de l’époque, le croisement avec le premier Decumanus (axe est-ouest des villes romaines). Il s'agissait d'un monument à colonnes recouvert d'une pyramide rehaussée d'une statue.
Histoire
Av. J.-C. Préhistoire occupation humaine dès le néolithique. III° s. fondation discutée : par un général d'Alexandre et plus vraisemblablement par Ptolémée II Philadelphe v. 260 : Cerasa, vocable issu de Garshu, nom d'une cité sémitique. 200 la ville disputée entre Ptolémée et Seleucos. Antioche III (Seleucides) bat les Ptolémées à Panium. Jerash, devenue cité hellenistique prospère devient Antiochia ad Chrysorhoan (Antioche à la rivière d'Or). Ier s. ville fortifiée alternativement aux Israéliens et aux Nabatéens. 64 intervention romaine avec Pompée : protection du limes oriental et non esprit de conquête ; les cités, dont celles de la Décapole à laquelle appartient Jerash, bénéficient d'un statut de franchise et d'autonomie. Ap. J.-C.Ier s. l'Empire romain apporte ses bienfaits d'ordre, de civilisation et d'architecture : intégrée par Trajan dans la nouvelle Province d'Arabie, reconstruction totale. II° s. monuments ajoutés sous Hadrien. III° s. le Siècle d'Or romain est aussi celui de Jerash : Colonia Aurelia Antoniniana. IV° s. Dioclétien tolère les chrétiens, puis Constantin confirme la religion chrétienne ; évêché et cathédrale (sur temple de Dionysos). V°/VI° s. période byzantine à son sommet. VII° s. décadence accélérée par le pillage des Sassanides, puis des Arabes, achevée avec des séismes v. 700. Début XII° s. prise par les Croisés de Baudouin II et destruction des remparts. Jusqu'alors chrétiens et musulmans cohabitaient en bonne intelligence. 1878 la ville sombre dans l'oubli. Réanimée par les réfugiés circassiens chassés par les Russes. Aujourd'hui les fouilles entreprises scientifiquement depuis 1925 se poursuivent tjrs, révélant la plupart des trésors du Siècle d'Or romain protégés par l'ensablement et les alluvions.
Personnages célèbres
Les empereurs romains Hadrien (II° s.) et Septime Sévère (III° s.), à qui on doit successivement la splendeur et la ville romaine
Principaux monuments
- Monuments religieux. Temple de Zeus précédé au Nord par une place ovale ; escalier monumental accédant à une esplanade rectangulaire dont il ne reste qu'un autel au Nord-Ouest, vestige du temple primitif pré-hellénique ; autre escalier de l'esplanade vers le sanctuaire de Zeus élevé au Ier s. sur un temple hellénique (vestiges) : éléments d'architecture, mur latéral, mur du péristyle, pavement, colonnes. Sanctuaire d'Artémis : accès par porte monumentale et propylées ; enceinte sacrée surélevée, temenos de 160 m x 120 m entouré de gigantesques colonnes corinthiennes en partie relevées ; temple central réduit (40 m x 22 m) à htes colonnes corinthiennes. Égl. St Théodore fin V° s. : plan basilical et colonnes corinthiennes de réemploi ; escalier raccordé à la cathédrale par une cour à pavement polychrome. Vestiges de cathédrale byzantine IV° s. sur l'emplacement et avec réemploi du temple à Dyonisos (plan basilical). Égl. de l'Évêque Marianos (découverte récente - 1982), datant du VI° s., proche de l'hippodrome. A l'état de vestige (séisme) : plan à nef unique avec narthex, abside centrale et une petite abside latérale. Égl. du Viaduc, réalisée au VI° s. en reliant 2 cours à colonnes pour obtenir une église à 3 nefs et 3 absides ; précédée d'une cour à colonnade d'origine romaine elle aussi. Complexe religieux de 3 églises byzantines VI° s. : St Cosme et St Damien, mosaïques au sol ; St Jean-Baptiste et St Georges, mitoyenne : plan circulaire à 4 absides intérieures (anc. baptistère ?) ; St Georges, de type basilical, vandalisée. Égl. de la Synagogue, sur une synagogue antique dont on a retrouvé des vestiges d'atrium et de mosaïque ; église reconstruite à son emplacement, d'où son vocable. Égl. de Procope, vestige de pavement mosaïque et quelques colonnes, échappés aux iconoclastes. Mosquée omeyyade sur une villa romaine ; mirhab aménagé dans la niche d'une statue.
- Monuments civils. Collectif. Vaste Place ovale précédant le Temple de Zeus ; colonnades ioniques (Ier s.) remontées sur les 2 ppaux arcs de cercle reliées par architraves. Cardo Maximus, classique artère centrale Nord/Sud partant de la Place ovale, v. les années 20 : style ionique, puis corinthien. Monuments. Arc de triomphe d'Hadrien (129) : passage à 3 arcs plein cintre, dont le ppal très élevé, et petits édifices latéraux. Théâtre Sud Ier s., mis à jour dans les années 1950 : cavea de 32 gradins ; mur de scène et colonnes corinthiens, décor conservé. Vestiges du théâtre Nord transformé et aménagé par Septime Sévère v. 240 sur un anc. bouleuterion : restes des 14 gradins et du décor du mur de scène. Hippodrome v. 150, 244 m x 50 m : mur latéral conservé ; montants de buts de polo (d'origine perse VII° s.). Tetrapyles : podium formés par 4 piliers soutenant des arches, destinés à un obélisque ou une statue monumentale. Thermes (proches de la ville moderne) : à l'Ouest, détruits par séismes : agglomérat dont subsistent 4 arches sous un dôme ; à l'Est, importante accumulation de vestiges (non fouillés). Vaste nymphée fin II° s., proche du temple de Dyonisos : fontaine monumentale dédiée aux nymphes.
- Monuments militaires. Rempart, enceinte III°/IV° s. dont il reste quelques vestiges : porte Sud, très antérieure (début Ier s.), devait être intégrée par la suite à l'Arc de triomphe d'Hadrien ; porte Nord également antérieure au rempart, reconstruite v. 120.
Voir aussi :
- Musiciens dans le théâtre (10 MO)
- Présentation de Jerash (48 MO) ou en basse qualité (8 MO)
- Course de Char dans l'amphithéâtre(26 MO) ou en basse qualité(4 MO)
- Légion romaine dans l'hypodrome (27 MO) ou en basse qualité (7 MO)
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